L'intolérance au lactose
Définition
Le lactose est un sucre formé d'une molécule de glucose et d'une molécule de galactose. On le trouve à l'état naturel dans le lait de presque tous les mammifères dans des proportions variables selon les espèces. Le lait maternel contient 60g/l de lactose, le lait de vache 45g/l.
Son index glycémique (IG) de 46 est plus faible que celui du glucose utilisé comme glucide de référence (IG=100).
Il a un rôle énergétique important comme apport de glucose, intervient dans le développement cérébral du nourrisson, favorise l'absorption de matières azotées et de certains minéraux (calcium, magnésium, phosphore) ainsi que d'oligo-éléments.
Sa présence dans le tube digestif, en induisant une baisse du pH intestinal, aurait un effet protecteur en favorisant l'activité d'une flore lactique nécessaire au bon fonctionnement de l'intestin.
Obtention et utilisation
Le lactose est fabriqué par évaporation du lactosérum (petit-lait), dérivé de l'industrie laitière, après extraction de la matière grasse, des sels minéraux et des protéines. Il se présente sous forme de poudre cristalline blanche inodore, à faible goût sucré.
L'industrie pharmaceutique l'utilise comme excipient dans un médicament sur cinq, principalement pour les formes sèches pulvérulentes ( capsules, gélules...) ou compactées (comprimés). Le lactose pharmaceutique doit être pur à 99,8%.
Le lactose fait partie de la liste des excipients à effet notoire. Il est déconseillé pour les personnes souffrant de galactosémie congénitale, de syndrome de malabsorption du glucose ou galactose, ou de déficit en lactase.
Intolérance au lactose
La digestion du lactose nécessite la présence d'une enzyme, la lactase, qui l'hydrolyse en glucose et galactose. Une insuffisance de production de lactase au niveau de l'intestin est à l'origine d'une intolérance au lactose. La prévalence est de 70% de la population mondiale, mais certaines populations ethniques sont plus affectées (Asie, Afrique). En Europe, elle est de 35 à 45% selon un gradient Nord/Sud.
Son expression est variable. Elle est d'origine génétique ou acquise, et son expression peut être complète ou partielle, n'obéissant pas à la loi du tout au rien. L'intolérance totale chez le nourrisson est très rare. Le plus souvent, la production se tarit avec le temps, ne permettant plus la digestion du lait.
Elle peut également être secondaire à une autre pathologie (maladie de Crohn, maladie cœliaque).
Les symptômes sont des diarrhées, spasmes et ballonnements en favorisant la fermentation colique.
Il s'agit alors de diminuer la quantité de lactase ingérée. Les fromages affinés en contiennent très peu, et les yaourts, en quantité modérée, sont en général bien tolérés. Les laits végétaux sont une alternative, ainsi que les laits délactosés. Fractionner les prises et consommer d'autres aliments en même temps améliore également la tolérance.
Il est possible de soutenir les fonctions digestives en apportant des lactases au cours du repas ou des probiotiques dont la plupart possèdent cette activité lactasique.
Il faut se méfier des sources de lactose cachées (céréales pour le petit-déjeuner issues de l'industrie agro-alimentaire, pommes de terre préparées, soupes instantanées, margarine, plats préparés, assaisonnements pour salade, bonbons et snacks, préparations pour gâteaux, substituts de repas en poudre...).
Cependant, ces produits n'affectent que les individus présentant une intolérance sévère.
Sources: Le Moniteur des Pharmacies N°2974; D.U conseil en micronutrition Faculté de Pharmacie de Dijon
Caroline VIALLE
Docteur en Pharmacie
Nutrition - Micronutrition. Consultations sur rendez-vous à Bastia en Corse
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